Sujet: Re: ça (re)commence là Ven 1 Mai 2020 - 15:54
Soirée du 11 septembre 1641
Suite à l’attaque des indiens sur notre retour de Jamestown, nous vîmes des feux de camp et sentîmes une odeur grillade qui venait du banc de sable. Cela nous indiqua que les indiens étaient arrivés avec la nourriture tant espérée. Lorsque nous arrivâmes le soir au Squale, nous chargeâmes Nadal à bord navire et le confiâmes à Camille, la chirurgienne du bord. Puis nous nous aperçûmes que les indiens présents, bien que désarmés, étaient des guerriers, et nous reconnûmes le même type de pirogues qui nous avaient attaqués précédemment. Pendant qu’une quarantaine d’hommes mangeaient, Guy St Estève s’aperçut que les piques des brochettes étaient faites à partir de laurier rose, une plante très toxique. Il donna aussitôt l’alerte, pour signaler que les plats étaient empoisonnés. Tout le monde vit alors que les indiens s’emparaient des armes des marins déjà nauséeux. Le combat commença. Trente des quarante hommes qui avaient consommé les plats empoisonnés étaient déjà hors de combat. Nous étions vingt-six contre vingt. Pendant le combat nous aperçûmes une dizaine de canoës qui se dirigeaient vers nous. Après avoir vaincu les vingt indiens nous nous préparâmes à affronter les autres. Nous tirâmes quelque coups de canons chargés à la mitraille et, après avoir chargé les hommes empoisonnés sur le bateau les indiens arrivèrent. Puis, après avoir repoussé plusieurs assauts, nous fûmes rapidement submergés par le nombre. Nous nous réfugiâmes alors sur la dunette pour bénéficier d’un avantage de position. Nous en tuâmes encore une vingtaine depuis cette élévation, mais ils changèrent de tactique, et allèrent vers la proue du navire, récupérèrent des armes de jet et nous tirèrent dessus. Face à cette manœuvre imprévue, menés par Guy St Estève et Guillaume de Costentin, nous et les survivants nous balançâmes à l’aide de drisses, de balancines et d’écoutes, jusqu’à la proue du navire pour bénéficier de l’avantage de la surprise et afin qu’ils soient submergés par le nombre. Nous remportâmes le combat. A la fin de celui-ci, nous apprîmes que Nadal s’en tirerait sans séquelle. Guy St Estève, grâce à ses connaissances d’herboristerie, réussit à traiter l’équipage de l’un des symptômes du poison.
THOR Péon
Messages : 7 Date d'inscription : 15/03/2020 Localisation : Valhalla
Sujet: Re: ça (re)commence là Ven 1 Mai 2020 - 16:23
Pour une fois que Guy St Estève sert à quelque chose dans son rôle de second ... Je ne le pensais pas capable de faire un jour une chose utile!
Thorgeir Péon
Messages : 6 Date d'inscription : 06/04/2020 Age : 25 Localisation : Marseille
Sujet: Re: ça (re)commence là Mar 5 Mai 2020 - 18:09
Coucou les moussaillons, résumé de la partie du 3 mai
D'après le test en géographie de google maps, on a peut-être fait une petite erreur
Olaf aime ce message
Guy St Estève Péon
Messages : 5 Date d'inscription : 01/05/2020
Sujet: Re: ça (re)commence là Ven 19 Juin 2020 - 21:28
Voyage vers l'Europe
Nous partîmes avec une flotte de 10 navires (une goélette de guerre et neuf navires marchands), sur le Wagenaer, navire marchand bien armé. Le 5 octobre 1641, nous quittâmes la colonie suédoise Fort Christina. Le 15 octobre nous passions Terre Neuve. Le 20 octobre, gros coup de vent : alors que le bateau était quelque part dans l’Atlantique Nord, nous dûmes affronter une petite tempête. Le capitaine Hans Postma vit alors mes excellentes compétences, et décida de me faire monter dans les haubans pour tester mes aptitudes de gabier. L’essai fut concluant. Le 29 octobre, la vigie signala une terre sur l’avant bâbord: le capitaine annonça l’Irlande. Le 31 octobre, passage au sud des Sorlingues. Le 1er novembre, six pataches espagnoles vinrent de l’est vers nous. Ce fut le branle-bas. À bord, il y eut une distribution d’armes : mes compagnons et moi-même reçûmes des espontons. Le problème est que personne d’entre nous n’avait encore manié cette arme. Peu de temps après, notre goélette d’escorte se fit attaquer par trois pataches espagnoles. Les canons commencèrent à faire feu : au début nous ne pouvions guère tirer au risque d’atteindre des navires alliés, puis un ennemi vint vers nous. Les coups de canons se firent entendre : après un échange nourri, et de nombreux morts et blessés de part et d’autre, nos adversaires finirent par passer à l’abordage. Alors je cherchai une arme, et finis par trouver une rapière parmi nos morts. Pour repousser les Espagnols qui tentaient de grimper à bord, j’utilisais tout de même mon esponton, mais je n’infligeai pas beaucoup de blessures. Je finis par dégainer ma rapière et fis un beau carnage tandis qu’Augustin fut envoyé pour couper tous les grappins qui unissaient les deux navires. Se faisant, il poussa à nouveau un cri de rage terrifiant qui finit de décourager nos opposants. Les Espagnols finirent par s’enfuir. VICTOIRE.
THOR Péon
Messages : 7 Date d'inscription : 15/03/2020 Localisation : Valhalla
Sujet: Re: ça (re)commence là Dim 5 Juil 2020 - 16:28
Résumé de la partie du 4 juillet:
Arrivée à Middelburg
Trois jours après notre abordage, nous arrivâmes enfin à Middelburg, nous étions le 4 novembre. Malheureusement, nos navires, en particulier notre goélette d’escorte (« Gouderack ») sont abîmés et beaucoup d’hommes ont manqué à l’appel après l’abordage. Compte tenu des réparations et du nouveau chargement, les bateaux seront prêts dans un mois seulement ! Le premier jour, je pars acheter des vêtements chauds parce que sinon je pense que je vais geler sur place. Après quoi, mes camarades et moi nous rendons dans une taverne de marins appelée : « Eenog Zeeman ». Nous y faisons la fête et je passe la nuit avec une douce dame nommée Adrid .
Le lendemain, je décide de profiter de ma liberté pour faire un petit boulot à terre. Alors que je me dirige vers l’entrée d’une taverne bourgeoise du nom de « Het Pand » afin de me faire embaucher comme garde du corps, le portier refuse de me laisser entrer et m’insulte. Outragé, je m’énerve contre cet abruti de portier qui rentre dans la taverne et appelle un homme. Celui-ci, armé de bâton me frappe (le lâche, je n’étais même pas armé). Grâce à mon bon ami Augustin, je suis soigné. Le soir, alors que je suis à la taverne Eenog Zeeman, je remarque un remue-ménage : des gens vont chercher des gardes et de nombreuses personnes se rassemblent devant les escaliers. De plus, d’autres font des allers-retours entre le premier étage et le rez-de-chaussée. Il se murmure qu’une fille de joie appelée Tina vient d’être tuée. Nous sommes donc contraints de sortir. Fatigué, je rentre au navire afin de me reposer et laisse mes camarades devant l’auberge .
Le 6 novembre, après une bonne nuit de sommeil, je repars vers une caserne de gardes dans l’intention de m’y faire embaucher. On me présente à un sergent auquel je raconte mon combat à bord du « Wagenaer ». Celui-ci, apprenant le nom de mon navire, paraît tout à coup énervé et me conduit dans les sous-sols. Là, dans un cachot, je vois certains de mes camarades : Augustin, Nadal et Yann . Yann est accusé du meurtre tandis que Nadal et Augustin d’être complices. Yann est suspecté car l’assassin aurait tout comme lui une fleur de Lys marquée au fer rouge sur le torse . Ce serait Anneke, avec laquelle il a couché le 4 novembre, qui aurait livré cette information. Alors, j’essaie tant bien que mal de persuader les gardes que ces gens sont innocents : je parle de leurs rôles décisifs lors du combat naval contre les Espagnols. Les gardes décident ainsi de m’emmener voir le capitaine du navire à bord duquel nous nous étions engagés, Hans Postma. Celui-ci témoigne en faveur de mes amis et de moi-même. Nous expliquons aux gardes que Yann ne peut pas être le coupable car, d’après les témoignages de ses consœurs, l’assassin de Tina avait semble-t-il précédemment déjà couché avec elle, or ce ne pouvait pas être le cas de mon camarade car celui-ci était en mer à ce moment-là. Et la veille, c’était avec Anneke qu’il était monté à l’étage, et n’avait donc jamais couché avec Tina. De plus, je confirme le témoignage de Nadal et Augustin disant les avoir vu jouer aux dés pendant toute la soirée de la veille. Nadal et Augustin sont libérés, mais Yann est contraint de rester au cachot afin que l’on pense que le véritable assassin est arrêté. Quant à moi, je suis finalement enrôlé comme garde, et serai payé 10 florins par mois, soit 5 pièces de huit . Le soir, au Eenog Zeeman, je repère deux personnes suspectes qui ont eu une réaction étrange lorsque Nadal a menti en disant que l’on a confondu l’assassin par sa petite bite . Après être parti chercher deux gardes : un en civil, pour entrer avec moi dans l’établissement, l’autre en uniforme, devant rester dehors afin d’arrêter les suspects, je retourne à l’auberge. Mon camarade en civil a dû se faire remarquer car à peine rentre-t-il que les deux personnes suspectes se séparent. Je viens d’en repérer un partir, il lui manque un lobe d’oreille. L’autre suspect a disparu et l’imbécile de garde en civil n’a rien remarqué. Que dois-je faire ?
Jean
THOR Péon
Messages : 7 Date d'inscription : 15/03/2020 Localisation : Valhalla
Sujet: Re: ça (re)commence là Ven 17 Juil 2020 - 22:03
Partie du 7 juillet 2020 : Enquête à Middelburg
Je décide alors de suivre mon suspect, mais alors que je sors de la taverne, je me rends compte qu’il est déjà bien loin : il a disparu !
Le 7 novembre, je fais mon rapport au sergent au sujet du suspect que j’ai repéré, il m’invite alors à demander à Nadal et Augustin (qui étaient précédemment dans leurs geôles de faire circuler une fausse rumeur : les gardes manquent de preuve pour punir le présumé assassin). Le lendemain je retrouve Guy, mon second, qui travaille comme garde de nuit pour un marchand bourgeois. Je lui dis de faire attention s’il voit dans les tavernes qu’il fréquente le jour, s’il y a un homme à qui il manque le lobe d’oreille gauche. Je lui dis de me mettre au courant en cas de cette éventualité. Le soir, après ma journée de travail, je retrouve mes amis au « Eenog Zeeman ». Mais quand j’arrive, je vois Augustin très énervé. Il s’avère que dans le quartier le plus dangereux de la ville, Guy s’est fait menacer par un homme armé qui lui a pris sa bourse ! Dans la taverne où il était à ce moment-là, personne n’a essayé de l’aider, et tous l’ont ignoré. Nous décidons de faire une expédition punitive dans le quartier où cette agression a eu lieu car l’honneur de notre second, de notre navire et de notre pays est en jeu. Il est convenu d’arriver armés, de tuer toutes les personnes que nous rencontrons et d’ensuite mettre le feu à la taverne par le moyen d’un tonneau de goudron.
Bilan des morts lors de cette descente : Côté adverse : 1 mort qui ne nous a rien fait 5 morts, armés de rapière 3 morts armés de pistolets et sabres Notre côté : Augustin est fortement blessé J’ai quelques petites blessures aux jambes Le tonneau de goudron a une fuite
Nous pensons avoir débarrassé le quartier de quelques malfrats . Nous arrivons enfin à la taverne, Nadal et Guy se chargent de mettre le feu tandis que moi je pars en compagnie d’Augustin car je préfère qu’il soit accompagné : il est blessé presque partout (seul son torse a l’air intact). Tandis que nous approchons, j’entends une patrouille de soldats approcher. Nous enfonçons la porte d’une maison et nous nous engouffrons en faisant le moins de bruit possible. Peu de temps après, nous distinguons une femme et ses enfants, elle tient une lanterne et nous regarde avec peur. Je la menace avec mon pistolet et mon sabre et lui propose 1pièce de huit si elle n’appelle pas les gardes. Les gardes passent devant la maison… Je remercie alors la femme, lui donne une pièce de huit, et des florins à ses enfants . Nous nettoyons les lames de nos sabres, puis nous emballons chacune de nos armes et les mettons dans un sac que j’avais acheté avant l’attaque. Je me vêts de propre, car afin de ne pas salir mes affaires, je me suis battu torse nu. Cela fait, nous demandons à la dame qui nous « accueille » de nous conduire à un médecin afin de guérir les blessures de mon collègue et les miennes car, je ne veux pas que l’on voit mes marques de balle et de rapière aux jambes … Je loue une chambre pour le mois au « Eenog Zeeman ».
Le 9 novembre, je retourne à mon travail. Vers la fin d’après-midi, Guy St Estève arrive au poste de garde et nous informe avoir vu un homme à qui il manque le lobe d’oreille gauche . Je suis envoyé afin de réquisitionner Nadal et Augustin. Guy est aussi réquisitionné.
PLAN POUR CAPTURER LE SUSPECT (D’APRES LES GARDES)
Les gardes bloquent les alentours de la taverne Guy et Nadal attendent devant la taverne Augustin va repérer la personne dans la taverne Je sers d’intermédiaire entre les gardes et mes compagnons
Mes amis, apprenants la mission, décident de s’équiper : Augustin --> 2 gros pistolets + nerf de bœuf Guy St Estève --> rapière + dague et je suspecte Nadal d'avoir pris un couteau ou une dague Quant à moi, je prends --> 2 gros pistolets+ sabre + mousquet
Aux alentours de la taverne, j’entends un coup de feu, puis des cris. Je cours dans leur direction. Lorsque j’arrive, l’homme à qui il manque le lobe d’oreille gauche vient de se rendre et deux autres personnes sont à terre. Guy est blessé et ses armes sont couvertes de sang. Je dégaine alors mon sabre, et de l’autre main, je tiens un de mes pistolets. Ensuite, je fais ouvrir leur chemise et découvre sur l’un d’eux une fleur de lys sur le torse marquée au fer rouge . D’autres gardes arrivent… Ils aident Guy à se déplacer, et emmènent nos prisonniers au poste de garde. Le lieutenant accueille mes compagnons et moi-même, et décide de fermer les yeux quant aux armes portées par mes amis . Il semble nous suspecter du massacre de la veille : il a hâte que l’on parte d’ici …
Le jour suivant (10 novembre), les suspects ont parlé, ce sont eux les responsables de la mort de Tina. Le lieutenant nous félicite pour notre coup de filet et, connaissant notre intention de servir sous les ordres de Cornelis Jol, nous propose une lettre de recommandation. De plus il nous informe que Cornélis est né un peu plus au nord, à La Haye (Den Haag), en Hollande. Le lieutenant nous parle aussi d’une flûte de guerre (« Neptunus ») à destination des Indes Occidentales dont il connait le commandant (Jeroen Lenaers). Nous apprenons également que Wagenaer part à la fin du mois pour l’Afrique, afin d’y charger des esclaves
Jean Guivarc'h
Olaf Divinité
Messages : 1419 Date d'inscription : 16/09/2011 Localisation : Marseille
Sujet: Re: ça (re)commence là Sam 31 Oct 2020 - 11:55
Samedi 12 novembre 1641, Middelburg
Dans le petit matin brumeux, les cloches des églises sonnent à tout-va, et réveillent la population. Rapidement, la nouvelle fait le tour de la ville: une escadre espagnole a pris position sur l'embouchure de l'Escaut...
Olaf Divinité
Messages : 1419 Date d'inscription : 16/09/2011 Localisation : Marseille
Sujet: Re: ça (re)commence là Mar 10 Nov 2020 - 9:51
La ville de Middelburg en 1641
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Thorgeir Péon
Messages : 6 Date d'inscription : 06/04/2020 Age : 25 Localisation : Marseille
Sujet: Re: ça (re)commence là Ven 30 Avr 2021 - 20:41
Bonsoir tout le monde,
Voici le résumé de la séance de Pavillon Noir de la semaine dernière ! C'est un extrait des Mémoires de Yann le Goff, écrites en 1661, enfin lorsqu'il saura écrire et qu'il aura le temps quoi.
Pour ceux qui veulent, une version PDF est également disponible en PJ Bonne lecture !
Fichiers joints
30-04-2021 Volontaires en reconnaissance à Middelburg.pdf
Vous n'avez pas la permission de télécharger les fichiers joints.
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Olaf Divinité
Messages : 1419 Date d'inscription : 16/09/2011 Localisation : Marseille
Sujet: Re: ça (re)commence là Sam 8 Mai 2021 - 23:04
Les informations recueillies chez les Espagnols ont permis au Stathouder de la ville d'établir cette carte.
Les forces espagnoles sont dirigées par l'amiral Don Diego de Ibarra
De retour à Middelburg, le groupe est accueilli avec enthousiasme par les habitants, et un médecin compétent prend soin de la blessure à la tête de Nadal: ce dernier devrait s'en sortir avec seulement une nouvelle cicatrice sur le cuir chevelu (et un gros mal de tête pendant un moment). Plus aucun cheveu ne repoussera sur le sillon indiquant le trajet de la balle...
Dernière édition par Olaf le Sam 19 Juin 2021 - 11:59, édité 1 fois
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Thorgeir Péon
Messages : 6 Date d'inscription : 06/04/2020 Age : 25 Localisation : Marseille
Sujet: Re: ça (re)commence là Lun 24 Mai 2021 - 15:48
Bonjour à tous, voici le résumé de la partie du 23 mai 2021 (extrait des mémoires de Yann Le Goff) : Vous souhaitant une bonne lecture à tous
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Auguste Péon
Messages : 3 Date d'inscription : 15/03/2020
Sujet: Re: ça (re)commence là Jeu 17 Juin 2021 - 18:43
Voyage et Arrivée à Goede Reede
Nous naviguons toujours à bord du Neptunus lorsqu’à notre flotte, auparavant forte de 6 navires -4 flûtes de commerce, une flûte de guerre et une goélette de guerre-, viennent s’ajouter encore 5 navires : 4 grands navires marchands, plus un armé jusqu’aux dents. La flotte ainsi renforcée, je me sens invincible, et il me semble que l’armada espagnole même ne pourrait nous arrêter.
Chaque jour, nous avons droit à une messe, où sont proférées des inepties huguenotes, que j’ai le privilège de ne pas comprendre. Je n’envie pas mes camarades, qui semblent souffrir d'entendre ce discours. Le 23 novembre, au large du Portugal, nous sommes pris en chasse une journée par des navires. Malheureusement, ils abandonnent bien vite la poursuite. Après le Portugal, c’est le tour des Canaries, où nous croisons des pêcheurs espagnols. Nous ne prîmes même pas le temps de les égorger. Je commence à remettre en doute l’intégrité de ces païens qui nous servent de compagnons.
Nous voguons toujours plus au sud, et la météo s’adoucit. Je me trimballe torse nu tandis que l’autre poissard de Yann est obligé de rester couvert à cause de sa marque. Bien fait. Il sue comme un cochon.
Le 13 décembre, nous arrivons enfin à l’ile de Goede Reede. Nous descendons à terre, et en profitons pour jouer. Cependant, les jeux furent rapidement interdits après qu’un certain Karl ne triche. Je finirai par avoir sa peau, c’est certain.
Le 18 décembre, c’est le début du chargement, l’occasion pour nous d’étudier ces étranges animaux qui servent de main d’œuvre dans le nouveau monde. Je n’en avais jamais vu. Ils nous sont semblables à peu de choses près, mais leur peau est noire, et leurs cheveux extrêmement bouclés.
Le 19 décembre, de nombreuses personnes déclarent souffrir de fièvres. Très vite, l’ensemble des personnes de notre convoi, à notre exception, est malade. J’hésite entre une vengeance divine contre Karl, ou la constitution fragile des hollandais. A cause de la maladie, je décide de manger davantage afin de rester fort. Je ne suis pas médecin, mais trop manger n’a jamais tué personne ! D’autant plus que nos camarades perdent l’appétit, et il n’est pas difficile de leurs soutirer des rations. Nous procédons finalement au déchargement des navires. Il semble impossible d’entreprendre un voyage dans ces conditions. Que m’importe ? Je suis logé, payé, nourri, et j’ai le plaisir de savoir que Karl gémit en se roulant par terre à cause de la maladie. Je récite ce dont je me rappelle du pater noster pour l’occasion. Merci petit Jésus.
Toujours est-il que mes compagnons s’interrogent : De toute l’expédition, nous sommes les seuls épargnés et toutes les personnes ne prenant pas part à l’expédition sont aussi épargnées.
Il se murmure que les nègres portent la poisse. Je serai pour ma part surpris qu’ils nous portent plus la poisse que ce bon vieux Yann.
Au cours du déchargement, nous avons remarqué que certains nègres semblent en protéger d’autres, comme s’il y avait une hiérarchie. Aurions-nous malgré nous embarqué un membre important de leur tribu ?
Il faut ici que j’ouvre une parenthèse afin de vous décrire l’organisation des nègres de la région. Je tiens ces explications du truchement, un certain Diels Geerben.
Les nègres se divisent en tribus. Celles-ci sont vassales du royaume de Cayor. A la tête du Cayor, le Damel règne. Le Cayor a pris son indépendance en 1566 du grand empire de Djolof. C’est Amary Ngomé-Sabel-Fall qui rend le cayor indépendant. Il est le grand père de l’actuel Damel. Les négriers traitent donc avec des représentants du royaume de Cayor. Les esclaves sont généralement d’ethnie soninké, et les esclavagistes d’ethnie Céraire.
Fin de la parenthèse historique.
Il se trouve que nous avions des esclaves Soninkés à bord du Stad en Land, mais aussi de Céraires à bord du Vriesland. Ce sont ces céraires qui se sont comportés étrangement lors du déchargement. Avec l’accord du gouverneur, nous identifions et isolons ce qui semble être le chef des Céraires. Il nous révèle par le biais de phrases énigmatiques, qu’il se nomme Diomé, qu’il est le fils du chef de sa tribu et que le sortilège était le fait des siens. Il exige la libération des siens en échange de la fin du sortilège. Je proposai, en bon chrétien, de bruler ce sorcier, mais il semble qu’on ne puisse être païen et dépourvu d’âme. Le gouverneur décida de trouver un accord avec lui afin que tout rentre dans l’ordre. Il fut donc convenu que nous le renverrons parmi les siens. Il doit ensuite les convaincre de nous amener suffisamment d’esclaves pour nous dédommager de nos pertes. Rien que l’idée de négocier avec sa marchandise me donne la nausée, mais voici qu’en plus, afin de s’assurer sa protection et qu’il tienne parole, le gouverneur décide de nous envoyer l’accompagner.
Me voici donc partagé entre ma relative loyauté au Roy de France et mon brûlant désir de faire sauter la cervelle à cet abruti de gouverneur.
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Olaf Divinité
Messages : 1419 Date d'inscription : 16/09/2011 Localisation : Marseille
Sujet: Re: ça (re)commence là Sam 19 Juin 2021 - 11:59
Carte de la Geoctroyeerde Westindische Compagnie représentant Goede Reede
Les Hollandais s’emparent de l’île, jusque-là détenue par les Portugais, en 1588.