Si l'exode est une période sombre, Arcania en est la lumière.
Construite sur les ruines de la civilisation nomike géante, par la guilde des mages d'izzet, on différencie Arcania de ses pairs aux premiers coups d'oeil. Les Tours de la cité, amalgame de plaques de métal asymétriques et irrégulières rivetés et boulonnés ensemble, véritable poumon de la ville et insatiables récolteuses de l'énergie de foudre, s'élèvent au dessus de la ville, perçant le ciel telles des flèches gigantesques aux pointes acérées.
A l'intérieur la ville la première chose que l'on voit est un dédale de câbles, de tuyaux et de conduites perçant les murs des grandes maisons et les traversant de part en part. Le crépitement et clignotement de l'éclairage électrique partiellement défaillant et les souffles de flamme de la fournaise, rendent l'éclairage chaotique et intermittent, la lumière variant, de nuit, de celle d'une torche à celle du soleil d'un instant à l'autre.
Le bruit de ronronnement des machines et des câbles électriques, le crépitement des lumières accompagne le fréquent bruit de la vapeur surchauffée brûlante et des explosions lointaines.
L'odeur de l'acier fondu et du recyclage des nutri-éléments emplit les poumons de ceux qui respirent à Arcania, bien loin des odeurs naturelles des plaines voisines.
Vivre ici c'est aussi avoir le goût salé de l'acier recyclé en fusion dans la bouche et les poils hérissés sur le corps en quasi-permanence, prix à payer pour vivre dans la Constantinople de cet âge.
Alors que l'on poursuit son chemin dans ce labyrinthe force est de constater qu'Arcania n'échappe pas à la règle : on voit fréquemment des individus sans la flamme de vivre errer dans les rues, et même si certain sont occupés à de simple tâche, leur aspect physique, les cernes évidentes et les joues creusés font penser plus à de pâle esclave qu'à de réel travailleur. Si vous continuez votre chemin dans la ville, vous finirez forcément par croiser les gélectrodes, roulant et tournant les crépitements de ces boules de foudres sont devenu plus rare depuis l'avènement de la corruption.
Plus au centre de la ville, la fournaise, véritable cœur de la ville et productrice de l'énergie de flamme, impose sa masse colossale, tel un énorme cube qui serait tombé au milieu de la ville. Percé de tube et de conduite crachant de l'air surchauffé par intermittence, la fournaise est comme un monstre dormant d'un sommeil agité.
Enfin le voyageur finira par tomber sur les archives, véritable cerveau de ce géant urbain. Installé dans le plus grand bâtiment nomique, demeure des chefs de cette ville, ce bâtiment contient dans ses multiples salles toutes les connaissances de la guilde dans de gigantesques bibliothèques d'archivage. Ici les rapports quotidiens sont autant de montagnes destinés à être converties sur d'autres supports pour recycler les papiers pour les missions suivantes.
Au centre se trouve, dans d'interminables réunions sur les multiples problèmes attenant à l'exode, 5 jarres transparentes contenant les cerveaux des anciens(Théodore, Irandin, Malaran, Mortelon et Illarus) connectés à des organes oculaires artificiels, reliques de l'ancien monde, dont le corps a failli sous le poids des âges mais où la magie leur à permis de poursuivre la titanesque tâche de diriger cette ville.
Ainsi va la vie dans cette ville aux ressources limitées, qui a parié sa survie sur le recyclage de ses restes de l'ancien monde.
Ici, à Arcania, rien n'est jamais perdu.